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Koala - Crèche écologique

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Nombreux sont ceux qui, à des périodes charnières de leur vie, songent à un changement radical, qu’il soit professionnel ou personnel, mais pour des raisons variées, le plus souvent par facilité ou peur de l’inconnu, peu sautent le pas. Alexandra Genot l’a fait. Elle a pris son élan et a enjambé le fossé qui séparait son métier d’avocate de celui de responsable de crèche. Elle nous raconte son parcours et sa vie à la crèche Koala située à Uccle.

 

 Quel a été ton parcours avant la crèche ?

J’ai étudié  le droit à l’UCL, puis exercé le métier d’avocate au barreau de Bruxelles pendant 10 ans. J’étais spécialisée en droit de la famille, plus particulièrement en divorce !

Qu’est-ce qui a déclenché chez toi cette envie de changement radical et pourquoi t’orienter vers le secteur de la petite enfance ?

Je connaissais une gardienne d’enfant qui cherchait à agrandir sa crèche et à engager une collaboratrice, mais elle n’avait pas de local. A l’époque, de mon côté, j’envisageais d’investir dans l’immobilier et je me suis mise à faire des recherches d’immeuble pour elle. A force d’imaginer comment ça pourrait être, j’ai fini par réaliser que j’aimerais en fait le faire moi-même. Les choses me sont donc arrivées de façon indirecte pendant mon congé de maternité pour mon second enfant.

Quelles formations as-tu dû entreprendre pour assurer cette transition professionnelle ?

Un diplôme universitaire, quelle qu’en soit la branche, est suffisant pour gérer une crèche, par contre une formation en secourisme est obligatoire. J’ai constitué une asbl (association sans but lucratif) qui gère la crèche et je suis payée pour la gestion de l’asbl. J’ai dû engager 3 collaboratrices : une psychologue, une puéricultrice et une directrice de crèche diplômée. J’ai réalisé à ce moment-là combien il était difficile de trouver du personnel compétent et qualifié.

Quelles sont les difficultés majeures que tu as rencontrées ?

La difficulté principale est le financement. Il s’agit d’une crèche privée reconnue par Kind&Gezin, j’ai donc demandé un crédit au Fonds de Participation Flamand. Quand la crèche s’est ouverte en janvier 2011, j’ai introduit une demande de subsides. Les subsides sont accordés si le niveau de qualité exigé est atteint. Tout le reste est financé par la participation mensuelle des parents. Il n’y a pas de grande différence entre l’agrément du côté flamand ou du côté francophone (ONE), par contre l’agrément en soi implique énormément de choses : des exigences au niveau locaux, diplômes, organisation, qualité etc… Kind&Gezin exige qu’au minimum la personne responsable parle flamand. Nous n’avons, à ce jour, aucun enfant néerlandophone.

Quel est ton sentiment après 2 ans ?

Super positif, je suis très contente. On a énormément bossé la première année, on faisait des travaux tous les week-ends. Il faut dire que le bâtiment n’avait jamais été utilisé comme crèche, donc tout était à faire. Chaque semaine apportait son lot d’amélioration. On a installé les bébés à l’étage et les plus grands, à partir de 12 à 15 mois, sont au rez-de-chaussée. Et puis il y a beaucoup de paperasse, de démarches à entreprendre, le personnel à gérer…mais globalement, le travail avec les enfants est hyper gratifiant. On reçoit des échos positifs des parents et les enfants sont contents de venir à la crèche. On a mis beaucoup de choses en place, par exemple on a déjà organisé un atelier langage des signes pour les bébés et on suit actuellement une formation Montessori à distance auprès d’un institut de formation français. Et on a encore plein d’idées à concrétiser dans le futur.

Reçois-tu souvent la visite d’inspecteurs de la petite enfance ?

La première année, ils sont passés 3 fois car nous étions en attente de subsides. Ils sont venus lors de l’ouverture de la crèche, lorsque l’étage s’est ouvert et encore une autre fois. Sinon, les inspections se font généralement une fois par an.

Quelles sont les spécificités de la crèche Koala ?

L’accent est clairement mis sur l’écologie. On tente de produire le moins de déchets possible, les produits d’entretien utilisés sont écologiques, on travaille avec des fournisseurs locaux, on offre aux enfants de la nourriture issue de cultures biologiques et des fruits et légumes de saison, on a un compost dans le jardin, on fonctionne avec des langes jetables écologiques biodégradables. Les parents qui le désirent peuvent amener leurs langes lavables qu’ils reprennent ensuite chez eux pour l’entretien. On est en négociation avec une société qui, à l’image des pressings, passerait prendre les langes souillés et les nettoierait car cela prend beaucoup de temps. Pour désinfecter, on utilise de l’alcool, il n’y a à la crèche aucun produit chimique. On favorise également les jouets en bois et le matériel de travail est bio. Au niveau du projet pédagogique, c’est le bien-être de l’enfant qui est au centre de nos préoccupations. On porte attention au rythme de chacun, les activités sont en rapport avec l’âge et le niveau de développement de chaque enfant, on pratique le portage en écharpe, deux d’entre nous ont suivi une formation pour l’utilisation d’huiles essentielles adaptée aux tous petits. On organise également la distribution de paniers bio pour les parents via notre fournisseur de nourriture.

Comment inscrire son enfant à la crèche ? Reste-t-il des places ?

Il vaut toujours mieux s’y prendre tôt car il y a beaucoup de demandes, mais ça vaut toujours la peine de téléphoner pour se renseigner car parfois suite à un déménagement, une place se libère, par exemple. Certains enfants ne fréquentent pas non plus la crèche à plein-temps donc il peut rester une place pour certains jours. Et de façon générale, après chaque congé scolaire, il y a des départs, vers l’école, entre autres. Donc, mon conseil est de prendre son téléphone et de ne surtout pas hésiter à nous appeler.

Pour terminer, aurais-tu un conseil à donner à qui voudrait se lancer ?

Si on décide de travailler avec l’ONE, il faut un bon plan financier. Leurs critères sont plus stricts et ça revient donc plus cher. Pour collaborer avec Kind&Gezin, ça semble logique, mais il faut parler flamand ! Il y a eu beaucoup d’abus donc ils ont durci leurs critères. Avant de se lancer, il faut réaliser que c’est énormément de boulot ! Et ça ne se borne pas qu’au travail avec les enfants, il y a tout le côté administratif et logistique à gérer également. Au début, c’est très dur, parfois pénible. Surtout au point de vue financier les 6 premiers mois car les frais fixes sont bel et bien là, mais on n’a quasi pas de rentrées. Tant qu’on n’a pas atteint un certain nombre d’enfants, la crèche n’est pas rentable. Par exemple, au début, travailler avec un système de fournisseurs n’était pas rentable, donc on était de corvée courses tous les week-ends. Avec le recul, ce sont de bons souvenirs, bien sûr, mais pour qui se lance, je dirais qu’il faut être au courant des réalités de la situation, s’armer de patience, de courage, avoir un bon plan financier et surtout…il faut aimer les enfants, aimer travailler avec eux avec tout ce que ça implique de bonheur mais aussi de difficultés !

 

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Alex met personnellement la touche finale à la déco!

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Pour plus de renseignements :               

  • faites un tour sur le site de la crèche (koalakids.be)
  • contactez Alexandra Genot par e-mail à contact@koalakids.be
  • ou par téléphone après 18h au 0488 697 778

 

 

Crèche Koala

Chaussée d’Alsemberg, 762

1180 Bruxelles

Koala 09

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Alix


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Commenter cet article

M
<br /> Ah, le voici! :)<br /> C'est très agréable de lire la jolie histoire d'une personne enthousiaste et surtout, qui va au bout de ses rêves! C'est un très beau projet et merci à toi de nous l'avoir fait découvrir.<br /> Bises!<br />
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L
<br /> <br /> A garder en tête dans les moments de doute et se répéter que c'est possible, c'est possible, c'est possible...<br /> <br /> <br /> <br />